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un jugement empirique que je perçois et que je juge un objet avec plaisir. Mais c’est par un jugement a priori que je le trouve beau, c’est-à-dire que j’exige de chacun, comme nécessaire, la même satisfaction.

§. XXXVIII.

Déduction des jugements de goût.

Si on accorde que, dans un pur jugement de goût, la satisfaction attachée à l’objet est liée au simple jugement que nous portons sur sa forme, il n’y a pas là autre chose que la finalité subjective que montre cette forme pour la faculté de juger, et que nous sentons liée dans l’esprit à la représentation de l’objet. Or, comme la faculté de juger, considérée relativement aux règles formelles du jugement, et indépendamment de toute matière (soit sensation, soit concept), ne peut s’entendre que des conditions subjectives de l’usage du Jugement en général (ne s’appliquant ni à un mode particulier de sensibilité, ni à un concept particulier de l’entendement), par conséquent de ces conditions subjectives qu’on peut supposer chez tous les hommes(comme nécessaires à la possibilité de la connaissance en général) : la concordance d’une représentation avec ces conditions du Jugement, doit pouvoir être admise a priori comme valable pour cha-