Page:Kant - Critique du jugement, trad. Barni, tome premier.djvu/350

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temps pourquoi, dans les productions du génie, c’est la nature (du sujet), et non une fin réfléchie, qui donne sa règle à (l’art de la production du beau). En effet, comme il ne faut pas juger le beau d’après des concepts, mais d’après la disposition que montre l’imagination à s’accorder avec la faculté des concepts en général, il ne faut chercher ici ni règle ni précepte ; ce qui est simplement nature dans le sujet, sans pouvoir être ramené à des règles ou à des concepts, c’est-à-dire le substratum suprasensible de toutes ses facultés (que nul concept de l’entendement ne peut atteindre), par conséquent ce qui fait de la concordance de toutes nos facultés de connaître le dernier but donné à notre nature par l’intelligible, voilà ce qui seul peut servir de mesure subjective à cette finalité esthétique, mais inconditionnelle, des beaux-arts, qui doit avoir la prétention légitime de plaire à chacun. Ainsi, comme on ne peut assigner à cette finalité aucun principe objectif, il n’y a qu’une seule chose possible, c’est qu’elle ait pour fondement a priori un principe subjectif et pourtant universel.


DEUXIÈME REMARQUE.


Une observation importante se présente ici d’elle-même, c’est qu’il y a trois espèces d’antinomies de la raison pure, qui toutes s’accordent en ce qu’elles