des actions). – Or, au premier abord, il semble que
ce soit là une obligation sainte, et que le principe du
devoir exige de chaque action, avec la précision et la
sévérité d’une loi, non-seulement la légalité, mais
encore la moralité, c’est-à-dire l’intention ; mais dans
le fait la loi se borne ici à prescrire de chercher
uniquement la maxime de l’action, c’est-à-dire le principe
de l’obligation, dans la loi même, non dans les
mobiles sensibles (les avantages ou les inconvénients),
– et par conséquent ce n’est point l’acte même qu’elle
prescrit. – En effet il n’est pas possible à l’homme
de pénétrer assez avant dans les profondeurs de son
propre cœur pour s’assurer pleinement, même dans
un seul acte, de la pureté morale et de la sincérité de
son intention, n’eût-il d’ailleurs aucun doute sur la
légalité de cet acte. Combien de fois cette faiblesse
qui écarte chez un homme l’audace du crime n’a-t-elle
point été prise par lui pour une vertu (tandis que la
vertu renferme au contraire une idée de force) ; et
combien peut-être vivent une longue vie sans faillir,
qui n’ont pour eux que le bonheur d’échapper à toutes
les tentations, et qui ignorent même tout ce qu’il y a
de valeur morale dans la pureté des intentions qui déterminent
les actions !
Le devoir d’estimer la valeur de ses actions, non d’après leur légalité, mais d’après leur moralité (d’après l’intention) n’est donc aussi que d’obligation large ; la loi n’exige pas que cet acte intérieur même ait lieu dans le cœur de l’homme ; elle nous prescrit seulement cette maxime d’action, de travailler de tout notre pouvoir à faire que, dans tous les actes