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PRÉFACE DE LA DEUXIÈME ÉDITION (1794)

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Cette édition ne contient aucun changement. On a seulement corrigé les fautes d’impression et remplacé quelques expressions par d’autres meilleures. Les additions qu’elle renferme sont marquées d’une croix (†) et placées au-dessous du texte.

Au sujet du titre de cet ouvrage (car on est allé jusqu’à se préoccuper de l’intention cachée sous ce titre), j’ajouterai cette remarque. La révélation peut au moins comprendre en soi la religion de la raison pure, mais cette religion ne peut pas réciproquement contenir en soi l’élément historique de la révélation ; je pourrai donc considérer cette dernière comme une sphère de croyance plus vaste et la religion de la raison pure comme une sphère plus restreinte incluse dans l’autre (non point comme deux cercles extérieurs l’un à l’autre, mais bien comme deux cercles concentriques ; en tant que professeur de raison pure (als reiner Vernunftlehrer) (procédant par simples concepts a priori), le philosophe doit se tenir dans les limites de la dernière sphère et conséquemment y faire abstraction de toute expérience. Me plaçant à ce point de vue, je puis donc tenter un second essai, je veux dire partir d’une révélation admise et, faisant abstraction de la religion de la raison pure (en tant qu’elle constitue un