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POSSIBILITÉ DE LA PHYSIQUE PURE.


tient-elle, indépendamment de l’entendement le principe de cette loi en soi, ou l’entendement, lorsqu’il a construit cette figure même d’après ses notions (l’égalité des diamètres) donne-t-il en même temps la loi des cordes qui se coupent entr’elles suivant une proportion géométrique ? On verra bientôt, si l’on recherche les preuves de cette loi, qu’elle ne peut être dérivée que de la condition que l’entendement donne pour base à la construction de cette figure, à savoir l’égalité des diamètres. Si nous étendons cette notion, afin de suivre plus loin l’unité des propriétés diverses des figures géométriques sous des lois communes, et que nous considérions le cercle comme une section conique qui est par conséquent soumise aux mêmes conditions de construction que les autres sections coniques, nous trouvons que toutes les cordes qui se coupent intérieurement à cette construction, l’ellipse, la parabole et l’hyperbole, le font toujours de telle sorte que les rectangles résultant de leurs parties ne sont pas toujours égaux entre eux, il est vrai, mais sont cependant toujours entre eux en rapports égaux. Si nous allons plus loin encore, c’est-à-dire jusqu’aux théories fondamentales de l’astronomie physique, on découvre une loi physique qui s’étend à toute la nature matérielle, la loi de l’attraction mutuelle, qui a pour règle de croître en raison inverse du carré des distances à partir de chaque point attractif, comme de décroître en raison des surfaces sphériques auxquelles s’étend cette force, ce qui semble être comme une nécessité de la nature des choses mêmes, et qu’on