Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/126

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séquence comme il suit : le Paralogisme, l’Antinomie et l’idéal de la raison pure. Par cette dérivation nous sommes parfaitement sûrs que toutes les prétentions de la raison pure se trouvent ici pleinement représentées, qu’il n’en est aucune qui n’y trouve sa place, parce que la faculté de raisonner elle-même, d’où elles tirent toute leur origine, est par là complétement parcourue.


§ XLIV.

Une chose encore digne de remarque dans cette étude en général, c’est que les idées rationnelles ne servent pas, comme les catégories, à l’usage de l’entendement par rapport à l’expérience ; elles sont parfaitement inutiles à cet égard ; elles sont même contraires aux maximes de la connaissance rationnelle de la nature, quoique cependant nécessaires à d’autres égards encore à déterminer. Que l’âme soit ou ne soit pas une substance simple, c’est ce qui est tout à fait indifférent pour l’explication de ses phénomènes ; car nous ne pouvons, par aucune expérience possible, rendre sensible, par conséquent faire comprendre in concreto, la notion d’un être simple. Cette notion est donc tout à fait vaine par rapport à tout ce qu’on pouvait espérer de connaître en fait de cause des phénomènes, et ne peut servir de principe pour expliquer ce que nous présente l’expérience interne ou externe. Les idées cosmologiques du commencement du monde ou de son éternité (a parte ante) nous servent aussi peu à expliquer un événement dans le monde même. Enfin