Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mule ax = y2), et de ne pas la présenter d’abord, à l’exemple des anciens géomètres, comme donnée dans la section du cône ; ce qui serait plus conforme à l’é­légance de la géométrie, qui a fait plusieurs fois con­seiller de ne pas négliger aussi complètement, pour la méthode analytique si puissante d’invention, la mé­thode synthétique des anciens.

D’après l’exemple, non pas des mathématiciens, mais de cet homme ingénieux qui pouvait tracer des lignes sur le sable, M. Eberhard se met donc à l’œuvre de la manière suivante.

Déjà dans la première partie de son Magasin il avait distingué les principes de la forme de la connaissance qui doivent être le principe de contradiction et de la raison suffisante, des principes de la matière de la con­naissance (suivant lui la représentation et l’étendue), dont il place le principe dans le simple qui les compose ; maintenant que personne ne lui conteste la valeur transcendantale du principe de contradiction, il essaie de prouver d’abord celle du principe de la raison suffisante, et par là la réalité objective de cette dernière notion, ensuite la réalité de la notion d’un être simple, sans qu’il soit nécessaire, comme le de­mande la Critique, de la justifier par une intuition correspondante. Car il n’est pas besoin de se demander avant tout si ce qui est vrai est possible, et la logique a de commun avec la métaphysique le principe : Ab esse ad posse valet consequentia, ou plutôt elle le lui prête. — Nous suivrons cette division dans l’examen qui va suivre.