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PROGRÈS DE LA MÉTAPHYSIQUE



TRAITÉ.


On peut réduire la solution du problème qui nous occupe à deux divisions, dont l’une a pour objet le formel du procédé de la raison, d’en faire comme une science théorique ; l’autre concerne le matériel, la fin que la raison se propose par la métaphysique, qu’elle soit atteinte ou non.

La première partie ne s’occupera donc que des acheminements à la métaphysique ; la seconde, des progrès de la métaphysique même dans le champ de la raison pure. La première contient le nouvel état de la philosophie transcendantale ; la seconde, celui de la métaphysique elle-même.


PREMIÈRE DIVISION.


Histoire de la philosophie transcendantale à notre époque.


Le premier pas fait dans cette recherche rationnelle est la distinction des jugements analytiques et des synthétiques en général. — Si elle eût été connue clairement du temps de Leibniz et de Wolf, nous la trouverions non seulement touchée, mais aussi traitée avec l’importance qu’elle mérite, dans une logique ou une métaphysique publiée depuis. La première espèce de ces jugements est toujours un jugement a priori, et accompagné de la conscience de sa nécessité. La seconde peut être empirique, et la logique peut ne pas remplir la condition sous laquelle un jugement synthétique aurait lieu a priori.