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PROGRÈS DE LA MÉTAPHYSIQUE


intelligible, sont donc systématiquement liés dans cet ordre : Dieu, le libre arbitre et l’immortalité.

Quant à l’intérêt de la raison humaine dans la détermination de ces notions par rapport à une connaissance réelle, il n’a besoin d’aucune preuve, et la métaphysique qui n’est devenue une question nécessaire que pour y répondre n’a besoin d’aucune justification pour y avoir travaillé sans relâche. — Mais à l’égard de ce sursensible, dont la connaissance est sa fin dernière, a-t-elle fait, depuis Leibniz et Wolf, quelque chose, qu’est-ce qu’elle a fait, et que peut-elle faire en général ? Telle est la question à laquelle il s’agit de répondre, si elle a pour but l’accomplissement de la fin essentielle d’une métaphysique en général.


SOLUTION DU PROBLÈME ACADÉMIQUE.


I.
Quel progrès peut faire la Métaphysique par rapport au sursensible ?


La Critique de la raison pure a suffisamment prouvé qu’en dehors des objets des sens il ne peut point y avoir de connaissance théorique ; que tout devant être alors connu a priori par notions, il ne peut y avoir aucune connaissance théorico-dogmatique ; et que, par la simple raison qu’une intuition doit pouvoir être soumise à toutes les notions, elle leur donne par le fait une réalité objective, Or toutes nos intuitions sont