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EN GÉNÉRAL.


aliser par là, celles-là seules, disons-nous, peuvent et doivent avoir leurs principes propres (dans l’Idée de la liberté). Et quoiqu’elles fondent sur ces mêmes principes la notion d’un objet de la volonté (le souverain bien), ce n’est cependant que d’une manière indirecte, et par suite de l’injonction pratique (qui s’appelle plutôt morale). Aussi la possibilité de cet objet ne peut-elle être aperçue par la connaissance de la nature (par la théorie). Ces propositions seules forment donc une partie spéciale d’un système de la connaissance rationnelle, sous le nom de philosophie pratique.

Afin d’éviter toute équivoque, on peut appeler les autres propositions de la pratique, quelle que soit la science à laquelle on puisse toujours les rapporter, non pas : propositions pratiques, mais : propositions techniques ; car elles appartiennent à l’art de produire ce qu’on désire réaliser, art qui, dans une théorie, est toujours un simple corollaire, et non une partie réelle, spéciale, et indépendante de quelque espèce d’enseignement. De cette manière tous les préceptes de l’habileté appartiennent à la technique, et par conséquent à la connaissance théorique de ïa nature, comme autant de conséquences. Mais à l’avenir nous nous servirons aussi de l’expression de : technique, pour les cas où les objets de la nature sont simplement jugés comme si leur possibilité se fondait sur l’art. Dans ces sortes de cas les jugements ne sont ni théoriques ni pratiques (dans le sens indiqué en dernier lieu), puisqu’ils ne décident rien sur la qualité de l’objet, ni sur la manière de le produire, mais qu’ils