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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome I, 1819.djvu/351

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verte de leurs vaisseaux, ou pour mieux dire de leurs barques, avait reçu le nom de mer Russe. Il paraît que les marchands de Constantinople ne passaient guère les cataractes du Dniéper, et que les Chersoniens seuls allaient trafiquer à Kief.

Les Petchénègues, qui ne cessaient de ravager notre patrie, avaient cependant quelques liaisons de commerce et d’amitié avec les Russes. Ce peuple nomade et pasteur comme les Kirguis et les Kalmouks d’aujourd’hui, vendait aux Russes un grand nombre de chevaux, de brebis et de bœufs d’Asie ; Constantin-Porphyrogénète avance à cette occasion une fausseté manifeste, lorsqu’il dit qu’avant cela il n’y avait en Russie ni chevaux ni bêtes à cornes. Les Bulgares du Volga, d’après Ebn-Nankal, géographe arabe du dixième siècle, recevaient de nous des fourrures de martres noires et zibelines de Scythie, mais ils ne venaient point eux-mêmes les chercher en Russie, dans la persuasion qu’on y tuait tous les étrangers (225).

Les chroniques allemandes et Scandinaves nous fournissent des détails curieux et certains sur le commerce des anciens Russes avec les peuples du Nord. Le centre de ce commerce était Novgorod, où, depuis Rurik, s’étaient établis beau-