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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome I, 1819.djvu/352

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coup de Varègues habiles dans la piraterie et dans l’art de trafiquer. C’était là que les Scandinaves venaient acheter des étoffes précieuses, des ustensiles de ménage, des habillemens royaux brodés d’or, et des pelleteries. Ces étoffes et habits précieux n’étaient point, bien entendu, travaillés par nos ancêtres, mais sans doute achetés par eux à Constantinople, où, d’après Nestor, les Novgorodiens allaient déjà du temps d’Oleg. Il y avait aussi des marchands russes dans la célèbre Vinette, et les autres villes de la Baltique. Nous savons que la Livonie dépendait de Vladimir, et qu’il s’y tenait tous les ans des foires très-considérables, où les marchands norvégiens et autres se rassemblaient au printemps pour acheter des esclaves et des fourrures, et ils ne s’en retournaient chez eux qu’en automne. Notre pays était si fameux dans le Nord par ses richesses, que les chroniques du temps désignent ordinairement la Russie sous le nom de pays abondant en toutes sortes de productions  ; omnibus bonis affluentem (226).

Il est vraisemblable qu’à l’exemple des souverains scandinaves, les princes de Russie, pour augmenter leurs revenus, participaient eux-mêmes aux avantages du commerce national. Dans les neuvième et dixième siècles, les contribu-