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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome I, 1819.djvu/353

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tions se payaient plus en nature qu’en argent. La capitale recevait des différentes provinces de Russie des chariots chargés de miel et de fourrures, ce qui composait les revenus du prince ; par ce moyen le gouvernement regorgeait de marchandises qu’il pouvait exporter dans les pays étrangers (227).

Les Russes, comme les Normands, faisaient marcher la piraterie de pair avec le commerce. On sait qu’ils écumaient la mer dans les environs du lac Moeler, et que les chaînes de fer établies devant Stockzund, où est maintenant Stokholm, furent des barrières insuffisantes pour les retenir (228). Ce n’est pas sans de puissans motifs que les Grecs, dans leur traité avec Igor, exigèrent que les navigateurs russes fussent munis d’un attestat signé du prince, constatant qu’ils n’avaient que des intentions pacifiques. La raison en était sans doute que plusieurs russes, sous le prétexte de faire le commerce, allaient exercer leurs brigandages sur la mer Noire, et qu’ils venaient ensuite avec d’autres marchands trafiquer à Constantinople. On sentit alors la nécessité de distinguer les forbans des véritables négocians.

Luxe et magnificence. Les succès des Russes dans la guerre et dans le commerce, succès qui avaient servi à enrichir