Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome II, 1819.djvu/247

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En effet, les Novgorodiens, privés de la protection du souverain, furent opprimés de toutes les manières : personne ne voulut plus leur apporter de blé, et leurs marchands, arrêtés dans les autres villes de la Russie, gémissaient dans les prisons. Troubles à Novgorod. Ils furent pendant neuf mois victimes de leur licence, et se choisirent pour possadnik un ennemi de Sviatoslaf, nommé Soudila, qui était revenu de Souzdal avec tous ses partisans. Enfin ils eurent recours à Georges Vladimirovitch, et l’engagèrent à venir les commander. Ce prince, certain de l’attachement de sa principauté, refusa de l’abandonner, et, pour la deuxième fois, il leur envoya son fils ; démarche dont il eut bientôt lieu de se repentir : car, pour se venger de lui, Vsevolod s’empara d’Oster (petite ville appartenant à Georges) ; ensuite, aussitôt que les Novgorodiens eurent appris que, pour plaire à son épouse, le grand prince consentait enfin à accomplir leur désir, et que son beau-frère Sviatopolk était déjà en route pour Novgorod, ils enfermèrent, comme de coutume, le fils de Georges dans le palais épiscopal. À Rome, le capitole touchait à la roche tarpéïenne : à Novgorod, le trône était voisin de la prison ; soit que le peuple craignît de rester sans prince : et qu’à tout événement il en gardât toujours un à