Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/105

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1565. prince Scheviref fut empalé ; on rapporte que cet infortuné supporta pendant un jour entier ses horribles souffrances, mais que soutenu par la religion, il les oubliait pour chanter le cantique de Jésus. Les deux boyards princes Kourakin et Némoï furent contraints d’embrasser l’état monastique : un grand nombre de gentilshommes et d’enfans-boyards virent leurs biens confisqués : d’autres furent exilés à Kazan, eux et leurs familles : Yakovlef, l’un des seigneurs les plus marquans, proche parent de la vertueuse Anastasie, avait aussi encouru la disgrâce du tzar ; mais, dans le cours de ses cruautés, celui-ci aimait à faire parade de sa prétendue clémence. Yakovlef reçut son pardon, moyennant un serment par écrit, revêtu de la signature des évêques, et par lequel il s’engageait à ne jamais fuir pour se rendre en Pologne, auprès du pape, de l’empereur, du sultan ou du prince Vladimir Andréiévitch, et à n’entretenir aucune relation avec ce dernier.

Nous avons parlé plus haut de l’exil du voïévode Vorotinsky, boyard de première classe. Privé de tous ses biens, il était resté quatre ans à Biélo-Ozéro, recevant, pour chacun, une centaine de roubles du trésor de Jean : ce prince se décida enfin à rappeler l’illustre exilé à la cour