Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1565. et au conseil ; il exigea, pour garantie de sa fidélité, un serment semblable à celui d’Yakovlef ; ensuite il le nomma gouverneur de Kazan et seigneur de Novossilsk, ayant soin d’ajouter que cette faveur était due à l’intercession du métropolitain et des évêques. Comme le tzar avait défendu au clergé de s’intéresser au sort des condamnés, il cherchait à le flatter par cette gracieuse expression ; mais il n’existait plus d’intercesseurs ! Les prêtres se bornaient à arroser de larmes les autels du Très-Haut, à lui adresser de ferventes prières pour le salut des malheureux. D’autres boyards, Léon Soltikof, Serébrianoï, Akhliabinin, Plestcheïef, furent obligés de fournir des cautions pour garantie de leur inviolable fidélité au service du tzar. En cas de fuite, leurs répondans, nobles ou marchands, devaient verser au trésor une somme considérable : par exemple 25,000 roubles, c’est-à-dire environ 500,000 de notre monnaie actuelle, pour le prince Sérébrianoï ; précaution aussi inutile que honteuse pour un souverain ! Mais ce souverain n’était plus qu’un tyran !

Après les proscriptions, le tzar s’occupa immédiatement de la formation de sa nouvelle garde. Son conseil était composé d’Alexis Basmanof, de Maluta-Skouratof, du prince Via-