Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/114

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gorod, 1565. eux, leurs femmes et leurs enfans ; mais il leur accorda une existence honnête et un pasteur de leur religion. Vettermann, ministre de Dorpat, eut la permission d’aller de ville en ville pour consoler ses frères dans leur exil. Le tzar, qui estimait singulièrement cet homme vertueux, le chargea de mettre en ordre sa bibliothèque, dans laquelle Vettermann trouva quantité de livres précieux, sans doute apportés de Rome par la princesse Sophie (19). Les Allemands Eberfeld, Kalb, Taube, Krause entrèrent au service du prince, dont ils parvinrent à gagner la confiance par d’adroites flatteries. On assure même qu’Eberfeld le sollicita à embrasser la confession d’Augsbourg, et lui en démontra la pureté par écrit et de vive voix (20). Ce qu’il y a de certain, c’est que le tzar permit aux luthériens d’avoir un temple à Moscou (21), et qu’il condamna le métropolitain à une forte amende pécuniaire, pour une insulte faite par lui à l’un de ces étrangers. Il vantait sans cesse leurs coutumes, se faisait gloire de son origine germanique, voulait former, en Allemagne, des alliances pour son fils et sa fille, afin de consolider ses relations d’amitié avec l’Empire. Dans ses entretiens particuliers avec ses favoris étrangers, il se plaignait à eux des boyards, du clergé,