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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/122

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1566. ayant apposé leurs sceaux à ce traité, Philippe, l’ennemi déclaré des légionnaires, fut proclamé métropolitain, nomination qui excita une satisfaction générale parmi les Russes, et le mécontentement des vicieux favoris de Jean. Il semblait que le monarque eût remporté sur ses passions, une glorieuse victoire, en rendant hommage à la vertu. Le métropolitain avait cédé, il est vrai ; mais il avait pu faire connaître aux Russes sa noble manière de penser : ils connaissaient le but de ses désirs, et, sous un tel pasteur, ils osaient fonder quelques espérances pour l’avenir. Tous les gens de bien entendirent avec enthousiasme le discours vraiment pastoral adressé à Jean par le nouveau chef de l’Église ; ce discours avait pour objet, 1o. l’obligation imposée aux souverains de se regarder comme pères de leurs sujets, d’observer la justice, de récompenser les services rendus à l’État ; 2o. les vils flatteurs qui se pressent autour du trône, s’emparent de l’esprit des princes en servant leurs passions et non pas la patrie, louent ce que l’on doit blâmer, ravalent ce qui est digne d’éloges ; 3o. la fragilité des grandeurs humaines ; 4o.les victoires d’un amour sans armes que les bienfais publics font remporter, et plus glorieuses encore que les triomphes de la