Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/139

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1568. chargées de veiller à ce qu’aucune personne arrivant des lieux infestés de la contagion, ne pût pénétrer dans la capitale. La communication entre plusieurs villes fut également interrompue. La crainte, la faim, une cherté excessive augmentaient les souffrances générales, et, pour comble de malheur, la récolte manqua dans plusieurs provinces. Dans celle de Kazan et autres environnantes, on vit paraître tout à coup une innombrable quantité de rats qui, sortant des forêts par nuées, rongeaient le blé sur pied, en gerbes, et dans les greniers. Les laboureurs faisaient d’inutiles efforts pour arrêter les dégâts de ces animaux destructeurs. La peste commença à diminuer au retour du printemps, mais elle se renouvela plusieurs fois encore.

1565—1569.
Opérations militaires et négociations.
Pendant le cours de ces calamités intérieures de l’État, au milieu de l’abattement des grands et du peuple, Jean ne négligeait pas les affaires de la guerre ou de la politique extérieure, et, dans ses relations avec les puissances étrangères, il se montrait encore avec éclat, avec grandeur : les Polonais n’avaient obtenu aucun succès dans leurs attaques contre la Russie, car le boyard Morozof qui se trouvait à Smolensk, et le prince Nogtef, commandant à Polotsk, annoncèrent au tzar que de légers détachemens de l’armée russe