Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/140

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1565—1569. battaient l’ennemi sur tous les points. La Russie désirait vivre en bonne intelligence avec la Tauride ; mais le prince Spat, Yamgourtchey-Azi, Oulan-Achmet, transfuges kazanais, en faveur à la cour du khan, lui persuadèrent qu’il était la dupe des protestations du tzar, qui, tout en parlant de paix, donnait aux cosaques l’ordre de construire une ville sur le Don, et de préparer des barques sur la Psla, sur le Dniéper, dans l’intention de prendre Azof et de s’ouvrir une route jusque dans la Tauride. Ils ajoutaient que Jean était plus habile, plus heureux et par conséquent plus à redouter que tous les princes de Moscou, ses prédécesseurs ; car, malgré la guerre qu’il avait eue avec la Tauride, il avait su conquérir Kazan, Astrakhan, la Livonie, Polotsk ; qu’il s’était emparé du pays des Tcherkesses, et dominait encore sur les Nogaïs. Enfin que si Devlet-Ghireï abandonnait Sigismond, le tzar serait en moins d’un an maître de la Pologne, et qu’après l’avoir écrasé il né manquerait pas la première occasion favorable pour détruire le dernier royaume de Bâti. Ces représentations produisirent un effet d’autant plus certain qu’elles étaient appuyées d’un présent de 30,000 ducats envoyés aux avides Tatars par Sigismond. Aussitôt le khan se mit en campagne, ayant écrit