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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/154

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1565—1569. polonais et lithuaniens vivant entre eux dans une inimitié continuelle. L’autorité du roi était seule capable de mettre un frein à leurs passions. Ce prince ambitionnait la paix afin de pouvoir consommer le grand œuvre de la réunion proposée alors à la diète de Lublin, et le tzar portait ses vues sur la couronne de Sigismond, car le bruit courait que les seigneurs polonais songeaient à choisir pour leur roi, le fils d’un prince de Moscou, c’est-à-dire le tzarévitch Jean. En conséquence les courriers russes avaient ordre de prendre, à ce sujet, des informations précises en Lithuanie et de flatter les grands de Pologne. Le tzar cessait les hostilités pour étouffer les sentimens d’inimitié des Lithuaniens contre les Russes.

Affaires de Suède. Le changement survenu dans les relations de la Suéde avec la Russie contribua puissamment aux dispositions pacifiques de Jean à l’égard de Sigismond. Le roi Érik qui voulait conserver l’Esthonie, en dépit du Danemarck et de la Pologne, avait besoin non-seulement de la paix, mais encore de l’alliance du tzar, et, pour réussir dans ce projet, tous les moyens lui semblaient bons : il fut même sur le point de commettre un crime infâme. Catherine, sœur de Sigismond, princesse vertueuse autant que belle,