Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/155

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1565—1569. demandée en mariage par le tzar, et qui, peut-être, aurait épargné de grands malheurs à lui et à la Russie, avait, en 1562, épousé Jean, duc de Finlande, fils favori de Gustave Vasa. Depuis long-temps l’envieux, l’insensé Érik avait conçu pour ce frère une haine que vint augmenter encore l’alliance contractée par celui-ci avec le roi de Pologne, et, forgeant des calomnies, il le fit emprisonner. Cet événement fournit à Catherine l’occasion de déployer sa générosité. On lui donna le choix de renoncer au monde ou à son époux ; pour toute réponse, elle montra son anneau nuptial sur lequel étaient gravés ces mots : rien que la mort (34) ! et pendant quatre ans, renfermée avec l’infortuné Jean dans la prison de Gripsholm, elle fut pour lui un ange consolateur. Elle ignorait que deux tyrans lui préparaient un sort bien plus affreux ! Sur une proposition du tzar, communiquée d’abord par une correspondance secrète, suivie d’un traité officiel, Érik consentit à lui livrer Catherine comme l’objet d’un étrange amour ou comme victime du ressentiment qu’il conservait d’un refus injurieux. Au mois de février 1567, le chancelier Nils Gillenstiern, accompagné de quelques officiers suédois, arriva directement au bourg d’Alexandrovsky : ils y furent traités