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1565—1569. russe comme détruisant la religion de Mahomet et leur fermant le chemin de la Mecque. « Astrakhan, disaient-ils, principal port de la mer Caspienne, est rempli des vaisseaux de tous les peuples de l’Asie, et le trésor du tzar en retire journellement environ mille ducats. » Ces raisons étaient vivement appuyées par les ambassadeurs polonais qui se trouvaient à Constantinople. Devlet-Ghireï soutenait, seul, qu’on ne pouvait arriver à Astrakhan ni en été, ni en hiver. Dans cette dernière saison à cause du froid que les Turcs ne pourraient pas supporter, dans l’été à raison du manque d’eau ; qu’il était donc beaucoup plus avantageux d’attaquer l’Ukraine russe. Sans avoir égard aux conseils du khan, Sélim envoya à Caffa quinze mille spahis et deux mille janissaires[1], au printemps

  1. Les Spahis, cavalerie permanente, soudoyée par l’État, forment aujourd’hui chez les Turcs un corps d’environ douze mille hommes, divisés en six boulouks ou régimens, dont le premier, fort de près de huit mille hommes, se distingue des autres par la cornette rouge.

    Le second boulouk marche sous la cornette jaune. C’est aux spahis de ce régiment, qui formaient la principale force d’Osman Ier., qu’on doit attribuer les premiers succès des Osmanlis et la fondation de l’Empire. Ils jouissent de très-grands priviléges, et tous les cavaliers de ce boulouk sont traités comme officiers. Ils sont cinq cents.