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1565—1569. marche pour Astrakhan, dont, les habitans se préparaient à le recevoir comme un libérateur : leur espérance fut déçue.

Nagoï, ambassadeur de Russie en Tauride, avait écrit au tzar pour lui annoncer le projet du sultan, et, malgré des retards considérables, ses lettres parvenaient à Moscou. Une guerre contre la Turquie n’offrait à Jean que des dangers certains : il s’occupa donc de rassembler une armée nombreuse à Nijni-Novgorod : en même temps il faisait partir le prince Sérébrianoï à la tête d’un corps de troupes pour occuper Astrakhan et il envoyait de riches présens au pacha de Caffa pour l’intéresser à la paix. Le pacha accepta ces présens ; il baisa avec respect la lettre de Jean, rendit, pendant trois jours, les plus grands honneurs aux courriers moscovites, et le quatrième il les fit mettre en prison ; mais les inquiétudes du tzar cessèrent aussitôt qu’il eut été instruit du petit nombre des Turcs et du peu de zèle que Devlet-Ghireï montrait pour cette expédition. Il en prévit les suites et ne se trompa point dans son calcul.

Le 16 septembre, le khan et le pacha vinrent camper à peu de distance d’Astrakhan sur des ruines qui étaient vraisemblablement celles de l’ancienne capitale des Khozars. C’est là que nos