Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/162

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1565—1569. Russes auraient pu, sans effusion de sans, s’emparer facilement et des canons et de la caisse. Les esclaves attendaient leur arrivée avec autant d’espoir qu’elle inspirait d’effroi aux Turcs, mais personne ne paraissait. Effrayés de la marche des Turcs, les Cosaques du Don s’étaient réfugiés au fond de leurs déserts, de sorte que le 15 août, les barques arrivèrent, sans accident, à la Pérévoloka. Alors commença un travail pénible autant que ridicule. Kassim entreprit de faire creuser un canal du Don au Volga ; en ayant reconnu l’impossibilité, il donna l’ordre de faire traîner les barques par terre. Les Turcs refusèrent d’obéir, en disant qu’il fallait que le pacha eût perdu la raison pour entreprendre des travaux que tous les ouvriers de l’empire Ottoman ne pourraient exécuter dans l’espace d’un siècle. Le khan était d’avis de reprendre le chemin de la Tauride, lorsqu’à la satisfaction de Kassim des ambassadeurs d’Astrakhan arrivèrent sur ces entrefaites. Quel besoin avez-vous de vaisseaux ? lui dirent-ils : nous vous en fournirons autant que vous voudrez : délivrez-nous seulement de la puissance des Russes. Le pacha fit cesser les murmures de l’armée et, le 2 septembre, il renvoya les canons à Azof : ensuite, avec douze pièces d’artillerie légère, il se mit en