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1569. cette ville, une lettre pour le roi de Pologne ; il la cache derrière l’image de la Vierge dans l’église de Sainte-Sophie, puis il se réfugie à Moscou et va déclarer au tzar que Novgorod trahissait la Russie. Comme une accusation de cette nature exigeait des preuves, le tzar fait accompagner ce misérable par un homme de confiance, et celui-ci, arrivé à Novgorod, trouve, à la place indiquée, la lettre où il était dit que l’archevêque, le clergé, les chefs de la ville, enfin la population entière se soumettaient à la Pologne. Sans exiger d’autres témoignages, considérant cette absurde accusation comme une vérité reconnue, le tzar prononce la condamnation de Novgorod, et avec elle celle de tous les hommes devenus l’objet de ses soupçons ou de sa haine.

Au mois de décembre 1569, le tzar, accompagné de son fils Jean, de toute sa cour et de sa légion favorite, quitta le bourg d’Alexandrovsky. Sans passer par Moscou ils se rendirent à Klin, première ville de l’ancienne principauté de Tver. Croyant, sans doute, que les habitans de cette province, soumise par son aïeul, étaient tous des ennemis secrets de la souveraineté de Moscou, Jean donne à sa légion d’exterminateurs le signal de la guerre, des meurtres, du