Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/219

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1570. nomma Magnus, roi de Livonie : celui-ci le reconnut pour son père et souverain maître ; ensuite il obtint l’honneur d’être choisi pour l’époux d’Euphémie, fille de l’infortuné prince Vladimir et nièce du souverain. Cependant la noce fut différée jusqu’à de plus favorables circonstances. Jean promit à la fiancée une dot de cinq tonneaux d’or ; par égard pour son futur allié, il rendit la liberté aux prisonniers de Dorpat et lui donna une armée destinée à chasser les Suédois de l’Esthonie. Magnus, à la tête des troupes russes, ayant à sa suite un grand nombre d’Allemands, entra en Livonie. Il annonçait à la fois aux habitans sa royauté, la faveur de Jean, la réunion des domaines de l’ordre, enfin l’aurore de la tranquillité et du bonheur public. De leur côté, Taube et Kruse, munis des pleins-pouvoirs du tzar, garantissaient solennellement sa bonne foi et sa sincérité : ils donnaient par écrit et de vive voix l’assurance que la Livonie resterait puissance indépendante, n’ayant à payer qu’un léger impôt à la Russie ; que les fonctionnaires moscovites y seraient remplacés par des Allemands, chargés seuls de gouverner le pays, au nom du roi et des lois. Quelques personnes, séduites par ces protestations, se livraient à la joie ; leur