Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/244

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rent 1571. présentés à Jean, ils se prosternèrent devant lui ; mais ce prince leur ordonna de se relever. « Je suis, dit-il, un monarque chrétien et je ne souffrirai pas que l’on se prosterne en ma présence. » Ayant fait alors la récapitulation des torts du roi, il renouvela ses prétentions et continua ainsi : « S’il n’exécute pas notre volonté, nous verrons qui de nous deux a l’épèe mieux aiguisée (96). » Ensuite il leur déclara que lorsqu’il avait demandé à Érik de lui livrer Catherine, il l’avait crue veuve et sans enfans ; que, par conséquent, il n’avait point transgressé les lois divines, n’ayant d’autre but que d’obtenir un otage capable d’imposer à Sigismond. Les ambassadeurs lui donnèrent l’assurance que le roi réparerait ses torts et en demanderait pardon au tzar. Admis à la table de Jean, ils signèrent après dîner un acte où il était stipulé que le monarque russe, faisant succéder la miséricorde à la colère dans ses rapports avec la Suède, consentait à ne pas attaquer ses provinces jusqu’à la Pentecôte, sous la condition que le roi lui enverrait à Novgorod de nouveaux ambassadeurs, avec 10,000 écus pour dédommagement de l’insulte faite à Voronzof et Naoumof, deux cents hommes de cavalerie armés à la manière des Allemands et quelques métal-