Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/267

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tré 1572. tant de prédilection, il n’en continua pas moins à vivre en tyran !……

Affaires de Crimée. Il était satisfait des dispositions du peuple reconnaissant : il se trouvait affranchi de la honte, débarrassé de la crainte, et, à son retour dans la capitale, il reçut avec hauteur le messager du khan. Les dépêches de Devlet-Ghireï assuraient qu’il n’avait pas eu la moindre intention d’envahir la Russie et que le désir de conclure la paix l’avait, seul, conduit à Moscou. « Vos voïévodes, disait-il, se vantent d’une prétendue victoire : je ne me suis décidé à retourner sur mes pas qu’entraîné par les instantes prières des Nogaïs, dont les chevaux étaient harassés de fatigue ; et, d’ailleurs, les petites escarmouches qui ont eu lieu prouvent assez la supériorité de courage des Tatars sur les Russes. Nous faudra-t-il donc réclamer toujours Astrakhan et Kazan les armes à la main ? Rendez-nous ces villes et nous devenons amis à jamais : cette concession de votre part me sauvera d’un péché ; car, d’après notre loi, nous ne pouvons laisser les royaumes musulmans entre les mains des infidèles. Nous n’ambitionnons pas vos richesses : nous avons pour voisins, d’un côté les Polonais, de l’autre les Tcherkesses ; nous ferons la guerre aux uns