Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/29

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1560 — 1561. que tous ceux qui en avaient été les victimes, étaient des traîtres, des enchanteurs, des ennemis du Christ et de la Russie ; quelquefois il s’accusait humblement devant Dieu et devant les hommes : il s’avouait infâme meurtrier des innocens ; puis il ordonnait de prier pour eux dans les temples : mais bientôt il se consolait par l’espoir qu’un repentir sincère parviendrait à le sauver, et qu’en déposant le diadême, il deviendrait un jour le modèle des religieux dans le paisible monastère de S. Cyrille à Bielo-Ozéro ! Voilà ce que Jean écrivait au prince Kourbsky et aux supérieurs des monastères qu’il affectionnait, irrévocable témoignage que la voix inflexible de la conscience troublait la sombre léthargie de son âme, et la préparait au réveil effrayant des tombeaux !

Suspendons le récit des horreurs de la tyrannie, pour suivre le cours des événemens politiques ; ici l’on voyait encore briller le génie de Jean IV, tel qu’un rayon de lumière à travers d’épais nuages.

Guerre de Livonie. Nos succès dans la guerre de Livonie furent couronnés par un coup vigoureux et decisif. En 1560, le tzar fit partir pour Dorpat une nouvelle armée forte de soixante mille hommes d’infanterie et de cavalerie, quarante canons de