Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/30

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1560 — 1561. siége et cinquante de campagne, commandée par les voïévodes princes Mstislavsky et Schouïsky ; ils avaient ordre positif de s’emparer de Fellin, principale forteresse de la Livonie, où s’était renfermé l’ex-grand-maître Fürstemberg. Les troupes moscovites côtoyèrent lentement l’Embach ; la grosse artillerie fut expédiée par eau ; et le voïévode prince Barbaschin, à la tête de douze mille hommes de cavalerie légère, se hâta d’occuper le chemin qui menait à la mer, le bruit ayant couru que, pour plus grande sûreté, Fürstemberg expédiait son riche trésor sur Habsal. Barbaschin faisait reposer sa cavalerie harassée, à cinq verstes d’Ermis, lorsque, par la plus grande chaleur du jour, au moment où les soldats dormaient à l’ombre, on sonne l’alarme. Cinq cents cavaliers allemands, commandés par le land-maréchal Bell, débusquent d’une forêt voisine et se précipitent, en poussant de grands cris, sur notre paisible camp, qui n’était gardé que par un petit nombre de sentinelles. Les Russes n’ignoraient pas la proximité de l’ennemi ; mais ils ne croyaient pas qu’il hasarderait une bataille contre des forces si supérieures. Cette attaque imprévue ne lui donna qu’un avantage momentané : après quelques instans de désordre, inséparable d’une surprise, les Russes