Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/377

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casion. 1579. J’aime la valeur autant que j’abhorre la barbarie, et je poursuivrai la victoire, en évitant la dévastation autant qu’une inutile effusion de sang. » Sa conduite réalisa ces promesses : jamais guerre ne fut conduite avec plus de modération, plus d’humanité envers les laboureurs et les citoyens ; mais Batory qui parlait en chrétien, agissait en politique adroit, cherchant à mettre les habitans de son parti, afin d’assurer la stabilité de ses conquêtes. Siége et prise de Polotsk. Au commencement du mois d’août, il ouvrit le siége devant Polotsk. Le tzar, persuadé que la Livonie deviendrait le principal théâtre des hostilités, ne s’attendait pas à une attaque vigoureuse du côté des frontières de la Lithuanie, de sorte que Polotsk n’avait qu’une faible garnison. Cette ville était renommée pour ses fortifications, restaurées et étendues depuis l’année 1561 : le fort de Strélitz et celui d’Ostrog, construits sur des hauteurs escarpées qu’entouraient les eaux de la Dvina et de la Polota, étaient réunis par un pont et dominaient, pour la protéger, la ville principale, défendue en outre par des fossés profonds, des murs et des tours en bois. Le prince Téliatevsky commandait dans la ville, et Pierre Volinsky à Ostrog. L’autre forteresse était sous les ordres du prince Dmitri Scherbatoï et de Rjevsky, secré-