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taire 1579. d’État. Ils avaient pour se défendre une quantité suffisante de munitions de guerre et de bouche ; mais, s’il faut en croire les chroniques, beaucoup plus de zèle et de courage que de talens militaires.

Afin d’effrayer l’ennemi et pour ne se réserver d’autre alternative que la victoire ou la mort, ces voïévodes, ayant fait prisonniers quelques Lithuaniens, les firent lier à des poutres et jeter dans la Dvina, à la vue de l’armée du roi…… Les Polonais donnèrent d’abord l’assaut à la ville. Les Russes, en trop petit nombre pour la défendre, y mirent le feu et se retirèrent dans la citadelle, où pendant près d’un mois ils se défendirent avec courage. Le temps les favorisait à la vérité, car il tombait des torrens de pluie qui empêchaient l’effet des batteries ennemies ; les transports des assiégeans s’engouffraient dans la fange, leurs chevaux tombaient morts ; épuisée par la famine, l’armée faisait d’inutiles tentatives pour enlever la forteresse de vive force. Voyons comment le tzar sut profiter de ces circonstances.

Le 1er. août, il se trouvait à Pskof, et détacha vingt mille cavaliers asiatiques qui, sous les ordres de Khilkof et de Beznin, traversèrent la Dvina et entrèrent en Courlande, pour