Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/379

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1579. ravager et piller impunément ce pays. Il fit partir en même temps d’autres troupes destinées à défendre la Carélie et l’Inghermanie, dévastées par les Suédois ; il renforça les garnisons de la Livonie ; néanmoins il lui restait encore assez de troupes pour marcher hardiment sur Vilna et Varsovie. Troublé par la nouvelle imprévue du siége de Polotsk, il donna ordre à Schein, aux princes de Likof, Paletzky et Krivoborsky de s’y rendre à marches forcées, avec des compagnies d’enfans-boyards, de cosaques du Don, et d’employer la ruse ou la force pour pénétrer dans la ville. Cependant, en cas d’impossibilité absolue, il leur était prescrit d’occuper la forteresse de Sokol, de harceler l’ennemi et d’intercepter ses communications avec la Lithuanie, en attendant l’arrivée du principal corps d’armée russe ! Schein s’étant approché du camp de Batory n’osa pas livrer bataille et se contenta d’occuper Sokol, faisant répandre le bruit que bientôt le tzar en personne y arriverait avec une armée formidable.

Cette nouvelle fut loin d’intimider le roi : seulement elle lui fit sentir la nécessité de terminer promptement le siége. Ne pouvant plus compter sur l’effet de son artillerie, il proposa aux plus audacieux des Hongrois, sous l’appât de l’or et de la