Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/398

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1580. colonel danois, qui, ayant commandé la compagnie livonienne du tzar, connaissait parfaitement la force et la faiblesse des Russes. L’armée s’avançait à travers des marais et d’épaisses forêts où, depuis cent cinquante ans, aucune troupe n’avait pénétré. Le seul Vitovte avait su, en 1428, s’y frayer un chemin jusqu’à Novgorod, et quelques lieux de ce passage difficile portaient encore son nom. À l’exemple de ce guerrier célèbre, Batory faisait percer des routes dans les bois, établir des digues, construire des ponts, luttant contre les obstacles et supportant les privations. Il attaqua, chemin faisant, Velige et Ousviat, prit ces deux forteresses bien approvisionnées, mit en déroute un détachement de cavalerie russe, et vint, à la fin d’août, mettre le siége devant Véliki-Louki. Cette ville, dans une suberbe position, riche, commerçante, la clef des antiques possessions de Novgorod, promettait à l’avidité des soldats un butin considérable ; et sa proximité de Vitebsk ainsi que des autres places fortes de Lithuanie, en facilitait le siége. Sa garnison n’était que de six à sept mille hommes ; mais le prince Khilkof se trouvait à Toropetz avec des troupes nombreuses. Les assiégés firent quelques sorties assez heureuses, dans l’une desquelles ils enlevèrent l’étendard royal. Khil-