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kof, 1580. évitant une affaire générale, épiait partout les polonais : il surprenait leurs patrouilles, exterminait leurs détachemens, et comptait sur la prochaine arrivée des voïévodes de Smolensk, de Pskof et de Novgorod.

C’est dans ce moment où la Russie aurait dû se lever et écraser l’audacieux Batory, que le prince Sitzky et Pirof, plénipotentiaires de Jean, se rendaient au camp des Polonais pour entamer d’humiliantes négociations. Étienne les reçut dans sa tente, d’un air plein de hauteur. Il resta assis et couvert lorsqu’ils le saluèrent au nom du tzar, et ne daigna pas leur adresser une seule parole de bienveillance. Ils exigeaient d’abord que le roi levât le siége de Véliki-Louki, lorsqu’ils furent interrompus tout à coup par une salve d’artillerie polonaise ; ils montrèrent alors plus de condescendance. C’était, disaient-ils, pour la première fois que leur maître entamait des négociations avec la Pologne, hors de Moscou. Ils consentaient, en son nom, à concéder le titre de frère à Étienne, si celui-ci voulait rendre Polotsk à la Russie. Ces propositions ayant été rejetées, ils allèrent même jusqu’à renoncer à cette ville et à offrir la cession de la Courlande avec vingt-quatre places de la Livonie ; Étienne exigeait, outre la Livonie entière, l’abandon de Vé-