Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/406

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1580. misérable traître, c’est-à-dire, Godounof, le prince Basile Schouïsky et Michel Soltikof, qui figuraient en première ligne dans les cérémonies nuptiales. On y voyait encore un autre traître moins important sans doute, mais aussi méprisable. C’était David Belzky, parent de Maluta Skouratof, qui, quelques mois après, s’enfuit en Pologne. Nous n’avons aucuns renseignemens sur les persécutions de cette époque. Nous connaissons seulement un supplice mémorable et généralement approuvé. Le médecin Bomélius, dont nous avons fait mention, cet odieux instigateur des meurtres, fut brûlé vif sur la place publique de Moscou, quelque temps avant le mariage de Jean avec Marie Nagoï, convaincu de secrètes intelligences avec Batory. Suivant d’autres rapports, les Russes ne pouvant plus souffrir la méchanceté de ce conseiller de la tyrannie, cherchèrent et trouvèrent moyen de le perdre ; de sorte qu’à la gloire de la justice divine, cet homme, dont les calomnies avaient fait périr tant d’innocens, devint lui-même victime d’une calomnie. Peut-être des délations, ou appuyées de preuves, ou fausses, furent dirigées en même temps contre Belzky ? Peut-être, tel que Kourbsky, il était innocent au moment de sa fuite ? mais bientôt il devint criminel, et