Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/412

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1581. disait-il, que les anciens souverains de Moscovie étaient des vassaux des khans de Tauride, et non pas les descendans de César-Auguste. Il lui conseillait aussi de relire le 50e. psaume de David, afin de se connaître lui-même ainsi que le doit un chrétien. Cette lettre injurieuse fut remise à Jean par un envoyé polonais. Le tzar en ayant ordonné la lecture, lui dit avec douceur : Nous répondrons à notre frère le roi Étienne. Puis se levant de sa place, il ajouta d’un air de politesse, Faites nos complimens à votre souverain… C’est-à-dire qu’intimidé par de nouveaux mouvemens de l’armée polonaise, Jean cherchait encore la paix, mettant son espérance dans le médiateur important que l’on vit s’interposer entre lui et Batory.

Schévrighin, courrier moscovite, envoyé à Vienne et à Rome, était de retour à Moscou. Le faible et insouciant Rodolphe avait répondu qu’il ne pouvait faire aucune disposition sans le consentement des princes de l’empire ; que les grands, désignés par lui pour se rendre à Moscou, à l’effet d’y conclure l’alliance projetée, étaient morts ou malades. Mais Grégoire XIII, ce pape célèbre par son zèle pour les progrès de la religion latine, ce vicaire de Jésus-Christ, qui en apprenant les atrocités de la Saint-Bar-