Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/413

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thélemy, 1581. en France, avait fait illuminer Rome, témoigna la plus vive satisfaction en trouvant, ainsi qu’il le pensait, l’occasion de réunir la Russie à son vaste troupeau. Grégoire avait déjà, en 1576, formé le projet d’envoyer à Moscou un prêtre, nommé Rodolphe Klenchen, qui connaissait la langue et les usages des Russes. Une instruction écrite, rédigée avec infiniment d’esprit et de finesse, le chargeait de déclarer aux boyards que le pape ayant beaucoup entendu parler de la puissance, des conquêtes, de l’héroïsme, de la piété, des qualités étonnantes et aimables que possédait Jean, s’empressait de satisfaire enfin le désir qu’il nourrissait depuis long-temps, celui de témoigner à un monarque aussi extraordinaire l’amitié la plus cordiale, espérant qu’il voudrait bien réprimer les Ottomans, ces éternels ennemis de la chrétienté, et garantir l’intégrité de la religion de Jésus-Christ sur tout le globe. Il est probable que cette idée avait été inspirée à Grégoire par Kobentzel, ambassadeur de l’Empereur, car il vantait en Europe, non-seulement la puissance des Russes, mais encore leur prétendue bienveillance pour l’Église latine. Une de ses dépêches au ministère de Vienne s’exprimait ainsi : « C’est à tort qu’on regarde les Russes comme des ennemis de