Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/414

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1581. l’église latine. Cela pouvait être autrefois ; mais aujourd’hui ils aiment à s’entretenir de Rome ; ils témoignent le désir de voir cette ville, et n’ignorent pas que c’est dans son sein qu’ont souffert et que reposent les principaux martyrs de la chrétienté, révérés par eux plus encore que par nous-mêmes : ils connaissent la sainteté de Lorette mieux que beaucoup d’Allemands et de Français. Lorsqu’ils ont su que j’étais de l’ancienne croyance, et non pas de celle de Luther qui leur est odieuse, ils n’ont pas hésité à me conduire près de l’image de Saint-Nicolas, objet le plus sacré parmi cette nation. » Il paraît cependant que Klenchen ne se rendit point à Moscou, et que l’instruction précitée resta dans les archives du Vatican. Le pape fit à Schévrighin l’accueil le plus distingué ; il le combla de présens qui consistaient en chaînes d’or, en robes de velours ; ensuite il ordonna à un célèbre théologien, le jésuite Antoine Possevin, Ambassade du pape. de se rendre auprès de Batory et à Moscou, à l’effet de réconcilier les parties belligérantes. Voici la réponse de Batory au jésuite : « Le tzar de Moscovie veut en imposer au Saint-Père : à l’aspect de l’orage qui le menace, il est homme à tout promettre, et la réunion des cultes et la guerre contre les