Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/435

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1581. amis de Vilna, il ne prendra point la ville, mais il pourra périr dans les neiges de Pskof. »

En effet, l’opiniâtreté de Batory semblait devoir le conduire à sa perte ; s’il eût été attaqué à la fois de Novgorod, par le prince Galitzin, de Volok, par les Mstislavsky, et de Pskof, par Schouïsky, il aurait reconnu que la destinée ne lui livrait pas encore l’empire de Russie. Mais Schouïsky agissait seul, inquiétant l’ennemi par des sorties. Galitzin, honteusement célèbre par sa fuite, se cachait derrière les remparts de Novgorod. À la nouvelle que les cosaques lithuaniens incendiaient Roussa, il s’en fallut peu qu’il ne réduisit en cendres tout le quartier des marchands, dans la crainte d’un siége. Siméon (de Tver) et les Mstislavsky, chargés de garder Moscou, ainsi que la personne du souverain, ne faisaient aucun mouvement, et le tzar, alarmé par de nouveaux succès des Suédois en Livonie, était parti en toute hâte de Staritza pour la Slobode Alexandrovsky. Un autre motif de cette fuite était la nouvelle que Radzivil, à la tête d’une reconnaissance de l’armée de Batory, s’était avancé jusqu’à Rjef.

L’audacieuse invasion des Polonais sur les rives du Volga, ne leur procura d’autre avantage que celui d’inspirer de la frayeur à Jean. Radzivil