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1581. nommé Moller. « Prince, disait-il, j’ai été long-temps au service du tzar avec George Fahrensbach, et je n’ai point oublié ses bontés. Décidé à me réfugier secrètement près de vous, je vous envoie d’avance mon trésor. Ouvrez cette boîte, retirez-en l’or qui s’y trouve et gardez-le jusqu’à mon arrivée. » Heureusement cet étrange message inspira quelques soupçons aux voïévodes. Ils firent appeler un ouvrier habile qui, ayant ouvert le coffret avec précaution, y trouva plusieurs pistolets chargés à balle. Si Schouïsky eût ouvert lui-même cette machine, il eût perdu la vie par l’explosion des armes à feu qu’elle contenait. Sauvé par le ciel, il écrivit à Zamoïsky que les braves tuaient leurs ennemis dans les combats, et lui proposa un duel ainsi que Batory l’avait fait à Jean. Bien que déjà instruits de l’entrevue des plénipotentiaires, les voïévodes russes veillaient avec la même activité au salut de la ville. Le jour, la nuit, ils harcelaient, ils combattaient les Polonais dont le nombre se trouvait enfin réduit à vingt-six mille hommes.

Si les gens de guerre remplissaient leurs devoirs, les hommes d’État déployaient le même zèle. À la vérité, le prince Életzky et Olférief, exécutant à la lettre les volontés du tzar, se