Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/440

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1581. funeste siége de Pskof, demandait la paix et murmurait hautement contre Étienne, qu’elle accusait de faire la guerre sans autre but que de conquérir la Livonie pour la donner à ses neveux. La présence du roi contenait encore les mécontens ; mais après son départ ne devait-il pas craindre une révolte générale ? toutefois il se fiait à Zamoïsky comme à un autre lui-même, et sa confiance était bien placée. Ce ministre guerrier, méprisant les reproches, les railleries et les menaces, sut réprimer l’audace des rebelles par la sévérité, encourager les faibles par l’espérance : « Les ambassadeurs moscovites, leur disait-il, vous observent. S’ils vous voient courageux et patiens, ils céderont tout ; si au contraire vous montriez du découragement, leur orgueil n’aurait plus de bornes, et perdant le fruit de nos victorieux travaux, nous n’obtiendrions ni paix ni gloire. » On doit regretter de voir Zamoïsky mêler sans rougir d’indignes artifices à cette fierté magnanime : il imagina ou approuva une méprisable trame pour faire périr le principal défenseur de Pskof. Un prisonnier russe, mis en liberté par les Polonais sans aucune stipulation, parut dans cette ville, portant avec un coffret la lettre suivante, adressée à Schouïsky par un Allemand