1582. soit en relation avec le Saint-Père, je ne puis assister à vos cérémonies. Je vous répéterai que rendre des honneurs au souverain pontife de l’église est un devoir et non pas un péché. Vous ne portez pas votre métropolitain, mais vous vous lavez les yeux avec l’eau dont il se lave les mains. Jean m’expliqua alors que cette cérémonie était instituée en commémoration de la passion de notre Seigeur ; ensuite il fit un signe, et une foule de courtisans s’avancèrent vers la porte, m’entraînant avec eux. Le tzar me cria de loin : Antoine, prenez garde que quelques luthériens ne pénètrent avec vous dans l’Église…. Décidé à ne pas y entrer moi-même, je m’échappai à la dérobée au moment où le cortége s’arrêtait devant la cathédrale. On crut généralement que je courais à ma perte ; mais le tzar, étonné d’abord de ma désobéissance, réfléchit quelques instans, se frotta le front et finit par dire : il est libre d’agir selon sa volonté. Quel était en cette circonstance le dessein de Jean ? c’était de montrer aux Russes le triomphe de leur religion dans la personne d’un envoyé de Rome, priant dans leur temple, baisant la main du métropolitain à la gloire de l’église d’Orient, autant que pour l’humiliation de
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