Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/477

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prince de Yougorie ou des Ostiaks. Par conséquent tout porte à croire que les Nogaïs d’Ischim, réunis à ceux de Tumen, ne prirent possession des bouches du Tobol que vers le seizième siècle, et qu’ils ne fondèrent pas, mais qu’ils prirent la ville de Sibir, nommée par eux Isker.

Jean connaissait déjà le chemin de cette capitale d’Édigher et de Koutchoum, car plusieurs dignitaires moscovites en avaient fait le voyage ; toutefois ses désirs n’étaient pas satisfaits, et sa curiosité le portait à étendre ses découvertes jusque dans des régions plus éloignées. À cet effet, il fit partir en 1567 deux hetmans cosaques, Pétrof et Yalitschef, Le plus ancien voyage des Russes en Chine. pour les pays situés au-dela des contrées méridionales de la Sibérie, et leur remit des lettres amicales adressées aux souverains ignorés de nations inconnues. À leur retour, ces hetmans présentèrent au tzar la description de tout le pays qui s’étend depuis le lac Baïkal jusqu’à la mer de Corée. Ils avaient visité les tribus de la Mongolie noire ou occidentale soumise à différens princes, ainsi que les villes de la Mongolie jaune ou orientale, gouvernée par une femme dont les sujets jouissaient des avantages de l’agriculture et du commerce. Après avoir répété ce qu’ils avaient entendu raconter au sujet du Turkestan, de la Boukarie,