Aller au contenu

Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/511

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

naient 1583. pour juges dans leurs querelles. Ils accordaient une égale estime à de prétendus devins. L’un d’eux regardant Iermak avec une sainte terreur, lui avait, dit-on, prédit une longue gloire ; mais il avait gardé le silence sur sa mort prochaine. Ici la fable créa de nouveaux géans parmi les nains de Vogoulie qui ont à peine deux archines de hauteur. D’après un de ces contes, les Russes virent avec surprise, près de la ville de Tabarin, un géant haut de deux toises, qui saisissait une dixaine d’hommes à la fois, et les étouffait entre ses bras ; ne pouvant parvenir à le prendre vivant, ils le tuèrent à coups de fusil. Au total, la relation de cette expédition n’est pas très-authentique, et ne se trouve que dans le supplément à la chronique de Sibérie. On y lit aussi qu’après avoir atteint les marais et les forêts de Peloum, dispersé les Vogoulitches, et fait de nombreux prisonniers, Iermak chercha à recueillir de ces derniers quelques renseignemens sur les chemins qui, des bords de la Haute-Tavda, conduisaient à Perme à travers la chaîne des monts de pierre, afin de découvrir une communication moins dangereuse, moins difficile avec la Russie : mais qu’il lui fut impossible de se frayer un chemin dans des déserts marécageux en été, et ensevelis en