Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/512

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1583. hiver sous des neiges profondes. Iermak venait d’augmenter le nombre de ses tributaires, et d’étendre ses domaines jusqu’à la rivière de Sosva, dans l’antique pays d’Yougorie. Il avait enclavé dans leurs limites le pays de Kondinie, peu connu jusqu’alors, bien que placé depuis long-temps dans les titres des souverains moscovites. Il retourna ensuite dans la capitale de la Sibérie, où l’attendait la récompense de ses glorieux travaux.

Jean Koltzo était arrivé à Isker chargé des gratifications du tzar, suivi du prince Bolkovsky avec ses hommes de guerre. Gratifications du tzar. Le premier remit de riches présens aux chefs ainsi qu’aux soldats. Il était porteur pour Iermak de deux cuirasses, d’une coupe d’argent et d’une pelisse que le tzar avait portée lui-même. Dans une lettre pleine de bonté, Jean annonçait aux Cosaques un entier oubli de leurs fautes et la reconnaissance éternelle de la Russie pour leurs importans services. On assure qu’il nommait Iermak, prince de Sibérie, lui ordonnant d’administrer et gouverner ce pays, comme il l’avait fait jusqu’alors ; d’y établir l’ordre, d’y consolider enfin la suprême puissance du tzar. De leur côté les Cosaques rendaient des honneurs aux voïévodes de Jean ainsi qu’à tous les strélitz. Ils leur firent des présens