Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/533

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telligences 1583. avec les Tchérémisses rebelles, était prêt à marcher contre la Russie ; les Nogaïs, jusqu’alors demeurés fidèles, mais excités par lui et par le roi de Sibérie, pillaient les environs de la Kama. Il fallut faire agir à la fois toutes les forces militaires. Un corps d’armée fut détaché vers les bords de cette rivière ; un autre, sous le commandement des princes Théodore Mstislavsky, Kourliatef et Schouïsky, alla occuper les rives de l’Oka, tandis qu’un troisième, embarqué sur le Volga, naviguait vers Sviaïsk. Toutefois le khan n’osa pas pénétrer en Russie ; mais la révolte des Tchérémisses se prolongea jusqu’à la fin des jours du tzar, avec un acharnement extraordinaire. Trop faibles, trop ignorans pour donner des batailles rangées, ces sauvages farouches, irrités sans doute par la cruauté des fonctionnaires du tzar, s’entr’égorgeaient avec les soldats moscovites sur les cendres des habitations, dans les forêts ou dans les déserts, en hiver comme en été. Ils voulaient l’indépendance ou la mort. Pour serrer les rebelles de plus près, le voïévode prince Tourénin fit construire alors les forteresses de Saint-Cosme et Saint-Damien.

Ainsi le tzar avait acheté à haut prix une trève avec la Pologne, afin de pouvoir écraser la Suède.