Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/534

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1583. Néanmoins, au lieu d’importans succès, il ne lui resta que la honte de céder tacitement à cette dernière puissance, et les villes de l’Esthonie, et même un antique domaine de la Russie, parce qu’il était alarmé de nouveau des projets de Batory ou du khan, et inquiet de la sanglante insurrection qui désolait les contrées orientales de l’Empire. On assure qu’au milieu de ces événemens il paraissait tranquille : au moins ne perdait-il pas sa vigueur dans les affaires de l’État, soit à l’intérieur, soit à l’extérieur. Il avait abandonné, pour habiter Moscou, la fatale Slobode, où l’imagination lui montrait sans cesse l’ombre ensanglantée du fils, dont il avait été le meurtrier. Il présidait au conseil des boyards, traitait avec magnificence les ambassadeurs du schah de Perse et du Sultan, ceux de Boukharie et de Khiva. Considérant Hodabend, successeur de Thamas, comme un ennemi de l’Empire ottoman, qui pouvait devenir dangereux pour la Russie, il entretenait avec lui des liaisons intimes, Relations avec diverses puissances, et particulièrement avec l’Angleterre. en même temps qu’il témoignait au Grand-Seigneur une extrême déférence, sans lui dire un mot ni de la guerre ni de la paix. Seulement il permettait aux marchands turcs de venir à Moscou pour y faire un commerce d’échange des draps d’or d’Asie contre