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1583. les zibelines de Russie. Ses rapports avec les princes des pays caspiens se bornaient également à des liaisons de commerce ; mais c’était avec l’Angleterre que se trouvaient établies les plus intéressantes relations de la cour de Moscou.

Depuis l’année 1572, le commerce des Anglais avait repris une nouvelle vigueur en Russie ; ils recommençaient à se louer de la bienveillance du tzar, trouvant partout justice, aide et assistance, en dépit des négocians hollandais ou allemands : ceux-ci cherchaient, à force d’intrigues et de ruses, à les noircir dans l’esprit de Jean, répandant l’or à pleines mains pour suborner ses secrétaires et ses courtisans. Élisabeth, de son côté, n’avait aucun égard aux représentations des puissances du Nord sur le danger que ce commerce présentait à l’Europe menacée par les projets ambitieux des Russes. Ayant appris que le roi de Danemarck mettait à contribution les marins anglais lors de leur passage vers les côtes de la Laponie russe, elle en écrivit à Jean : Je sais, lui répondit-il, que le perfide Frédéric de Danemarck, dans le dessein de priver la Russie de toute communication avec les États de l’Europe, fait valoir ses prétentions sur Kola et Petchenga, anciennes pro-